4763. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A POTSDAM.

Potsdam, 4 février 1751.

Monsieur mon Cousin. Le ministre de France, milord Tyrconnell, venant de recevoir un courrier de sa cour qui lui a apporté une copie de l'acte de la garantie que la France veut donner du traité que j'ai fait avec le Duc, Monsieur votre frère, me l'a remis, pour qu'il soit communiqué au Duc, afin de savoir ses intentions, quand il agréerait que milord Tyrconnell, en conséquence des pleins-pouvoirs qui lui étaient envoyés à ce sujet, pourrait signer l'original de cet acte, et à qui il plairait à Son Altesse de donner ses pleins-pouvoirs pour faire l'échange de cet acte contre celui de l'acceptation de la garantie de la France duquel il m'a adressé, encore, le projet.

J'ai cru devoir vous adresser les deux pièces ci-jointes, tout comme elles me sont parvenues, en vous priant de vouloir bien les faire passer sûrement et avec le secret que cette affaire exige, à Son Altesse, en lui demandant ses intentions là-dessus, afin que tout soit mené à sa perfection entière.

Je ne veux cependant pas vous cacher que, quant à l'acte de garantie, la France a trouvé bon d'y insérer quelque brève explication concernant la restriction mise par M. le Duc, à la fin du troisième article séparé,247-1 par rapport à ses voix à l'assemblée de l'Empire ou celle des Cercles, pour prévenir par là, à ce qu'elle déclare, tout abus que des mal intentionnés dans des temps critiques pourraient tâcher d'inspirer au Duc de faire de cette clause — ce qu'il ne saurait point trouver mauvais, parceque cette explication ne renfermait absolument rien, sinon ce qu'il avait déjà promis dans le corps du traité même dont la France ne s'en saurait désister, puisqu'on ne faisait que rendre plus claire et moins équivoque par là l'intelligence du traité, et son exécution plus précise et plus sûre, conformément aux règles les plus exactes de la justice.

En conséquence de quoi milord Tyrconnell me déclare que sa cour qualifiait cet acte de copie qui ne permettait pas d'additions, et nullement de projet sujet à des changements. Comme de ma part je ne trouve rien d'injuste ou de déraisonnable en ce que la France demande à ce sujet, et que j'estime d'ailleurs qu'on ne saurait pas refuser avec bienséance au roi de France de donner sa garantie à telles conditions qu'il trouve convenables, surtout quand celles-ci ne regardent que des explications claires de ce qui est déjà contenu dans le corps du traité, j'espère que Votre Altesse voudra bien expliquer à Monsieur le Duc la justice de cette demande, en ajoutant tous les motifs de la nécessité qu'il y avait qu'il se prêtât à cette com<248>plaisance pour la France, afin de ne point donner lieu à celle-ci à des ombrages et des soupçons.

Quant au projet de l'acte de l'acceptation de la part du Duc, je crois qu'il n'y aura rien qui empêche qu'il ne le fasse expédier dans le sens du formulaire, et de donner à Votre Altesse les pleins-pouvoirs requis pour le signer et échanger contre la garantie, supposé qu'il plaira à Votre Altesse de S'en charger, pour ménager d'autant mieux le secret. Pour moi, je n'hésiterais nullement de faire expédier de ma part la même acceptation, dès que la réponse du Duc nous sera parvenue.

Au reste, j'ai bien voulu dire à Votre Altesse que, quoique le premier terme du payement du subside stipulé avec Monsieur le Duc ne soit échu qu'à la fin du mois prochain de mars, je suis cependant prêt de le faire faire dès à présent et dès qu'il lui plaira de munir de ses pleins-pouvoirs Votre Altesse, pour recevoir cet argent contre Sa quittance.

Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur mon Cousin, votre bon et très affectionné cousin

Federic.

Nach dem Concept.



247-1 Den Wortlaut dieses Artikels siehe S. 261 Anm. 1; ebendaselbst der demnächst in diesem Artikel aufgenommene Zusatz, aus dem sich die Tendenz der in den Entwurf der französischen Garantieacte eingefügten „Brève Explication“ ergiebt.