4879. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 10 avril 1751.

Pour éviter les redites, je me réfère à ce que je vous ai fait marquer par le rescrit du département des affaires étrangères qui vous parviendra à la suite de celle-ci, au contenu duquel j'ajoute seulement pour votre direction que je ne me suis jamais opposé à ce que la France prît les troupes de Hesse-Cassel à sa solde; tout au contraire, j'avais même commencé à faire sonder les ministres de Cassel là-dessus,324-1 mais l'affaire est restée là dès le commencement, parceque l'on a prévu que le Prince-Stathouder de Cassel mettrait les troupes à un prix exorbitant, et que d'ailleurs les ministres de France ne se sont pas trop fiés audit Prince.

Je vois par des lettres de Vienne que les Autrichiens commencent à être embarrassés des desseins de la Porte Ottomane. Je ne saurais pas dire encore ce qui fait proprement le sujet de leurs inquiétudes, parcequ'ils cachent avec tout le soin imaginable les nouvelles qui leur parviennent de là, et affectent en dehors comme s'ils n'appréhendaient rien de la part des Turcs. J'espère cependant que peut-être dans une couple de mois nous saurons par la voie de la France ce qui en est.

Au reste, je veux bien vous avertir d'avance que, comme j'ai résolu de faire dans l'été qui vient un tour à Wésel, j'aimerais bien alors de vous y voir et parler, quoique seulement pour peu de jours, si l'état de votre santé permet d'entreprendre ce voyage et que votre présence à la cour de France ne fût absolument nécessaire à ce temps-là.

Federic.

Nach dem Concept.



324-1 Vergl. S. 131. 135. 153.