4900. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 20 avril 1751.

Milord. Il m'est revenu de bon lieu que certain vaurien et espèce de vagabond, nommé Cochius, qui a servi autrefois dans un régiment de hussards de Bavière et qui se trouve à présent à Berlin, doit avoir offert au comte Puebla de lui procurer des avis intéressants, et que surtout il était à même d'observer tout ce qui se passait dans votre maison et de lui en faire rapport. L'amitié toute particulière et la vraie estime que j'ai pour vous, m'engagent à vous en avertir confidemment, afin que vous sachiez prendre vos mesures sous main et sans<338> que ledit Cochius se puisse apercevoir d'être soupçonné de vous, ou bien que vous puissiez vous servir adroitement de lui à en faire accroire au comte Puebla, selon que le service et les intérêts du Roi votre maître pourront l'exiger. Dans l'un ou l'autre cas, je vous prie instamment et vous conjure de me garder le secret le plus absolu sur cet avis et de n'en faire confidence à âme qui vive, ni à ceux qui d'ailleurs sont les dépositaires de vos secrets, ni de faire remarquer au susdit traître quelque indignation, puisque sans cela tout le chagrin qui résulterait du moindre éclat, rejaillirait sur moi. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswältigen Ministeriums zu Paris.