<95> me satisfaire là-dessus d'une manière que j'en sois pleinement instruit et y puisse tabler fermement.

Le premier article regarde le traité fait à Varsovie l'an 17441 entre la cour de Dresde, l'Angleterre et les deux cours impériales. Quoique le traité principal soit assez connu, néanmoins il faut absolument qu'il y ait des articles séparés et secrets sur des points très intéressants dont jusqu'à présent rien n'a éclaté, mais dont je suis persuadé qu'ils contiennent des choses très préjudiciables à mon égard et qui comprennent tout le plan que les susdites cours se sont formé à ce temps-là.

Le second article regarde le traité de Pétersbourg fait l'année 1746 entre les deux cours impériales,2 auquel du depuis l'Angleterre est accédée,3 ce que la cour de Dresde a refusé jusqu'ici de faire, malgré toutes les instances que les deux cours impériales et celle de Londres lui ont faites. Puisqu'il faut bien qu'il y ait aussi des articles secrets et séparés sur des choses très importantes à raison desquels la cour de Dresde, malgré sa complaisance ordinaire envers les susdites cours, a refusé constamment son accession à ce traité, il m'importerait également d'en être mis au fait.

C'est pourquoi vous devez faire de votre mieux que l'homme du cabinet emploie toute son industrie et savoir-faire à tirer des copies exactes de ces traités et surtout de ses articles séparés et secrets et à s'informer de toutes les négociations et intrigues secrètes qui ont été jouées alors, pour convenir d'un complot contre moi, principalement du temps que le traité de Varsovie a été negocié. Je serai charmé d'être exactement instruit de toutes ces anecdotes; ainsi vous pourrez bien promettre une largesse extraordinaire à l'homme du cabinet, proportionnée au service qu'il me rendra à ce sujet; vous l'assurerez en même temps qu'il lui sera gardé le secret le plus religieux sur toutes ces pièces et anecdotes et qu'hormis moi seul personne au monde n'en saura jamais rien. Au reste, quoiqu'il soit très nécessaire que l'homme en question agisse avec prudence en vous communiquant ses découvertes, et que l'affaire soit traitée avec ménagement, cependant, si contre toute attente elle venait à éclater malheureusement, vous n'aurez pas à craindre pour cela que la cour de Dresde demande votre rappel, vu que, dans le temps où nous sommes, il est devenu presque du droit des gens que les ministres aux cours étrangères tâchent par tous les moyens possibles à se procurer des confidents secrets.

Quant au sieur Rehnitz,4 vous trouverez ci-close la lettre que le sieur Fredersdorf lui a faite pour le faire retourner d'abord ici à Potsdam, que vous lui ferez tenir; aussi, dès qu'il sera ici, je songerai à lui faire quelque établissement et d'y attacher même quelque pension, afin de l'empêcher par là de ne plus faire des courses à Dresde.



1 8. Januar 1745. Vergl. Bd. IV, 83.

2 Vergl. Bd. V, 187 Anm. 2.

3 Vergl. Bd. VIII, 205 Anm. 2.

4 Vergl. S. 84.