5385. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 21 mars 1752.

J'ai reçu à la fois les rapports que vous m'avez faits du 7 et du 10 de ce mois. Je ne trouve point valables les raisons que vous allé<70>guez pour me dissuader de ne point faire défalquer de la somme pour l'entier acquittement des dettes de Silésie ce que mes sujets ont à prétendre touchant les pirateries injustes que les Anglais ont exercées sur eux.70-1 Je ne sais que trop que le roi d'Angleterre me veut tout le mal possible; mais qu'en résultera-t-il, me voudrait-il moins du mal, supposé que j'eusse la complaisance de ne plus presser sur les demandes de mes sujets maltraités? Et, si ce Prince trouvait jamais l'occasion d'exécuter ses mauvais dessins contre moi, n'aurait-il pas assez de l'ascendant sur le ministère anglais de l'y faire consentir sous quelques prétextes mal fondés? Prenez d'ailleurs en considération que la démarche que je pense de faire à ce sujet, est appuyée de tout bon droit, et qu'il n'y a rien de plus juste que, quand je dois à quelqu'un et qu'en attendant mon créancier me vole, que je le paie, mais que je lui arrête ce qu'il m'a volé de ce que je lui dois, surtout quand il ne reste d'autre moyen d'avoir ma satisfaction de lui.

Federic.

Nach dem Concept.



70-1 Vergl. S. 29.