5833. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 31 mars 1753.

J'ai reçu votre rapport du 16 de ce mois. Je compte absolument pour mal appris ce qu'on vous a dit touchant les sujets d'inquiétude que le Roi et son ministère doivent avoir prises après l'arrivée d'un courrier d'Hanovre avec la nouvelle de la déclaration que mon chargé d'affaires y avait faite.382-2 Il n'y a pas un mot de vrai des prétendues dispositions militaires que je faisais faire dans le voisinage d'Hanovre, et l'on y connaît assez que tout est tranquille sur mes frontières. D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi on envisagerait comme extraordinaire la déclaration de mon susdit chargé d'affaires, la chose s'étant passée assez naturellement. On avait faussement débité que je préparais une invasion dans le pays d'Hanovre, ce qui causa de si fortes appréhensions sur les habitants que même les principaux d'entre eux commençaient à mettre en sûreté leurs meilleurs effets, dont mon susdit chargé d'affaires m'informa. Je lui répondis que c'étaient des bruits absolument faux et controuvés et qu'il n'avait qu'à le déclarer à tout qui le voulait entendre. Voilà comme la chose s'est passée bien naturelle<383>ment. Au surplus, quand il vous a été ordonné par un rescrit du département des affaires étrangères qui vous aura été rendu par la dernière poste, de vous expliquer de la même manière là où vous êtes sur ces faux bruits, je n'entends pas que vous le fassiez ministérialement, mais que vous vous expliquiez seulement de la sorte qu'il vous a été enjoint envers ceux qui vous parleront des susdits bruits, pour en désabuser ceux sur qui ces mensonges avaient fait impression.

Federic.

Nach dem Concept.



382-2 Vergl. S. 358.