5896. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 8. Mai „Jai reçu les ordres immédiats dont il a plu à Votre Majesté de m'honorer en date du 24 du mois dernier,429-2 mais ayant appris, après leur réception, que le duc de Newcastle avait fait connaître au duc de Mirepoix les sentiments de cette cour sur ses différends avec Votre Majesté, et qu'avant de parler de satisfaction en faveur des sujets de Votre Majesté, on se croyait obligé de lui dire qu'il fallait préalablement que Votre Majesté cessât de mettre arrêt sur la dette de la Silésie, je n'ai pas cru convenable que je dusse, après cela, faire aucune insinuation sous main pour faire connaître plus amplement les dispositions de Votre Majesté, de crainte qu'on ne les interprétât comme des marques de faiblesse et que, de plus, on ne s'avisât de soupçonner que Votre Majesté ne Se fiait pas à la France, après S'être ouverte à elle sur ces affaires-là.“

Potsdam, 19 mai 1753.

En conséquence des raisons que vous m'alléguez dans votre rapport du 8 de ce mois, j'approuve que vous n'ayez point fait ces insinuations que je vous avais ordonné de faire sous main.

J'attends encore ce que la France me marquera sur la réponse que le duc de Mirepoix a eue du duc de Newcastle, qu'elle m'a laissé ignorer jusqu'à présent. En attendant, je suis toujours de l'opinion que pour une bagatelle de 150,000 écus l'Angleterre ne voudra point commencer une guerre qui pourrait avoir des suites très sérieuses. De ma part, je serai toujours prêt à entendre des propositions raisonnables pour composer amiablement l'affaire, et, pourvu qu'on songe sérieusement de satisfaire mes sujets, je lèverai d'abord l'arrêt mis sur la dette de Silésie. Il serait contre toutes les règles de vouloir prétendre que je fasse justice aux Anglais sans vouloir faire autant à mes sujets.

Federic.

Nach dem Concept.



429-2 Nr. 5868 S. 410.