<74>Ni Tisiphone, ni Cerbère,
Professe une vertu sincère,
Qu'il tire de son propre fond!
Ainsi, conservant l'âme pure,
Suivez la pente des plaisirs,
Suivez l'instinct de la nature;
Mais sachez borner vos désirs.
Heureux disciple d'Épicure,
Jouissez de la volupté;
Mais fuyez la morale impure
Que prêche un cynique effronté.
Tantôt soupirant pour Claudine,
Et tantôt brûlant pour Chloris,
Laissez vieillir entre les ris
Votre âme légère et badine.

Federic.

Voici une instruction pastorale que j'adresse à une de mes ouailles de Remusberg. Si la morale ne vous en paraît pas toute divine, vous la trouverez du moins fort sortable avec l'humanité. On me traiterait de profane et d'impie, si l'on savait que j'ai dit qu'il est encore problématique si la chasteté est une vertu ou non; que l'équité et l'humanité sont les seules vertus; et que ce ne doit point être les craintes d'un enfer, des démons et de je ne sais quelles billevesées qui doivent nous inspirer l'amour de la vertu.

Dans mon système de morale, tout homme raisonnable doit pratiquer la vertu, parce qu'il est de son intérêt d'être vertueux, et parce que la vertu a des attraits indicibles pour une âme bien née.a

Je ne sais aucun gré à un homme violent de ce qu'il ne se porte


a Voyez t. IX, p. 101.