II. LETTRE DE FRÉDÉRIC AU FELD-MARÉCHAL JACQUES KEITH.
Potsdam, 2 juin 1749.
J'ai été véritablement charmé de voir, par la lettre que vous venez de me faire du 31 du mois dernier, que l'état de votre santé commence à se remettre; et, bien que les expédients que vous y détaillez ne pourront que faire avancer votre rétablissement, je crois pourtant que vous ferez fort bien et même qu'il est indispensablement nécessaire de vous conformer aux avis des médecins et de suivre leurs ordonnances, car, dans l'état où vous vous trouvez, il faut tout éprouver pour recouvrer une santé ferme et durable. Si mes souhaits s'accomplissent, ne doutez pas que je n'aie bientôt le plaisir et la satisfaction de vous voir, entièrement rétabli, auprès de moi, pour vous témoigner moi-même la joie que j'en aurai et vous convaincre par là de mon entière estime. Et sur ce, je prie Dieu, etc.
aMansteinb m'assure qu'il n'y a rien à craindre pour votre santé. C'est la plus agréable nouvelle qu'il pouvait m'apprendre. Cependant, mon cher maréchal, je vous conseille par amitié d'observer un régime rigoureux, car la poitrine est de toutes les parties du corps la plus délicate et qu'il faut le plus ménager. Après que vous vous êtes donné à moi, ce qui vous reste à faire, c'est de me conserver ce présent, dont je fais un très-grand cas.c
a De la main du Roi.
b Colonel et adjudant général. Voyez t. IV, p. 97, 135, 147 et 151.
c Voyez Varnhagen d'Ense, Leben des Feldmarschalls Jakob Keith, Berlin, 1844, p. 102.