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8859. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A SCHWEIDNITZ.1

[Lockwitz, 14 avril 1757.]

Toutes vos dispositions au prince de Bevern sont bonnes,2 mais j'y trouve à redire à la jonction de Turnau, qui vaudrait mieux à Münchengrætz.3

Que vous battiez l'ennemi ou que vous ne le battiez pas, je vous ordonne, après l'avoir poursuivi, de marcher sur l'Elbe vers Leitmeritz ou Melnik, ce qui est le coup décisif.4 C'est là la force de notre plan, et vous en serez responsable, si en cela vous n'exécutez pas mes ordres au pied de la lettre. Si vous n'effectuez pas ceci et que vous n'alliez sur l'Elbe, toute votre expédition ne sera qu'à pure perte; il faut porter le coup mortel à l'ennemi derrière l'Eger,5 et, Browne battu et chassé de son magasin, toute la Bohême tombe. Je me soucie fort peu d'une incursion que pourrait faire en Silésie l'armée de Kœniggrtz, Browne battu, elle s'enfuira bien vite.

Voilà donc ma ferme volonté à laquelle je vous ordonne positivement de vous conformer en tous points. Voilà mon plan. Si vous ne marchez pas sur l'Elbe à Leitmeritz et que vous alliez ou vers Kœniggrætz ou Kolin, je serai obligé de me retirer en Saxe, faute de vivres, et ce sera vous qui m'aurez fait faire cette sottise. Or, de votre expédition dépend le salut de l'État; si vous ne la dirigez pas selon ma volonté, votre tête en sera responsable.

Federic.

Au surplus, j'amène avec moi les ponts pour les jeter sur l'Elbe près de Leitmeritz, afin de pouvoir nous y joindre. Je camperai avec mon armée le 22 à Nollendorf, le 23 à Karbitz et le 25 de ce mois à Hlinay. Mais toute mon expédition est ruinée et perdue, si vous ne suivez pas exactement mes ordres. J'attendrai le 18, au plus tard, votre réponse sur cette dépêche.

Pour Dieu, ne vous écartez pas de ce que je vous écris, il y va du tout au tout, et vous pouvez compter que nous sommes perdus, si le grand point ne s'exécute pas. Je n'en saurais dire davantage.

Das Hauptschreiben und der erste Zusatz nach dem Concept; das Hauptschreiben eigenhändig. Der zweite Zusatz auf der — im übrigen chiffrirten — Ausfertigung eigenhändig.



1 Schwerin war am 13. und am 14. April morgens in Landshut, kehrte aber noch am 14. nach Schweidnitz zurück, wo er bis zum Morgen des 16. verblieb.

2 Vergl. Nr. S861.

3 Vergl. S. 490.

4 Schwerin meldete in dem Bericht vom 12. April, dass er unmöglich vor dem 18. April (vergl. S. 480) seinen Marsch antreten könne; er sprach seine Ansicht dahin aus, dass „sollte der Marschall Browne en force sich zeigen, man ihn angreifen müsse.“ Ueber den vom Könige gewünschten Marsch nach Leitmeritz (vergl. S. 457. 458. 464. 473. 481. 490) schweigt der Bericht Schwerin's.

5 Vergl. S. 458. 481. 490.