L.
Cette vignette de l' „Eloge de Jordan“ , traitée entièrement dans le style rococo, nous montre Jordan en costume antique, émergeant pour ainsi dire de sa chrysalide de pasteur protestant, et conduit vers le sanctuaire de la Science et des Arts par Uranie et par la Muse de la poésie. Un petit génie emporte la robe noire et le rabat du défroqué.
Le dessin de Menzel symbolise ainsi le changement de carrière de cet homme de mérite, comblé d'honneurs par Frédéric II et qui avait passé de la théologie à la philosophie et à la science.
LI.
Né le 17 mars 1685 à Jandun en Champagne, Duhan de Jandun était venu en Prusse avec son père, chassé de France par la révocation de l'Edit de Nantes. Il se distingua au siège de Stralsund, sous les yeux de Frédéric-Guillaume I, qui le choisit pour précepteur du prince royal.
La vignette montre le savant et chevaleresque Français conduisant le royal enfant vers le portail monumental d'un jardin, dont le cintre est orné de trois petits génies de pierre qui soutiennent une guirlande de fleurs.
LII.
Deux officiers des Gardes-du-corps, le crèpe au bras gauche, le sabre nu à la main droite, debout sur la première marche d'un escalier, montent la garde funèbre devant le cercueil du général de Goltz, que Frédéric II tenait en estime toute particulière. Mort en 1747, il s'était distingué victorieusement dans la campagne de 1745, et l'Eloge de Frédéric célèbre en lui l'organisateur et l'administrateur militaires autant que le général. Sur le velours noir du catafalque sont posés le chapeau, l'épée et les insignes de l'Ordre pour le Mérite.