LVI.
Un grand voile noir de deuil, relevé devant le portrait du prince Henri de Prusse, laisse voir de profil sa figure affable, où l'on peut lire, dans les traits et dans l'expression du regard, toutes les nobles qualités dont son oraison funèbre rappelle en termes émus le douloureux souvenir.
LVII.
Sur un piédestal recouvert de riches draperies est posée une urne d'encens, entre de gracieux ornements rococo; des colonnes de fumée s'en élèvent vers deux coussins qui supportent la couronne de lauriers du poète et la couronne du roi. Autour de l'urne s'est enroulé un serpent, qui darde sur ces deux emblèmes une langue enflammée. L'artiste a fait ici allusion aux mots par lesquels, vers la fin du discours, le roi stigmatise les „hiérophantes, aveuglés par un faux zèle, ivres de fanatisme, qui empêchent qu'on ne rende les derniers devoirs à un des hommes les plus célèbres que jamais la France ait produits!“
LVIII.
Le dessin qui sert d'illustration à l'étude du roi Frédéric sur le belliqueux roi de Suède, a été exécuté d'après un buste en bronze qui se trouve dans la salle à manger de Sans-Souci. L'expression de la tête, savamment modelée, traduit très heureusement le caractère de ce héros fougueux, qui, pour employer les termes dont se sert Frédéric II, „réunit le courage, la constance, l'activité“ , mais qui était dépourvu de la „sagesse“ et „de l'esprit de combinaison“ .
LIX.
Etendu sur une peau d'ours, porté et entouré par des ornements et des enroulements de style rococo, dort un enfant robuste et nu, c'est le génie de la littérature allemande. Au-dessous, un point d'interrogation fait allusion à la question que pose le roi Frédéric: „Quand s'éveillera ce génie encore enfant, inculte et grossier?“