<44>siège dans un noble mouvement d'indignation, mais on devine la stature et la tournure du roi Frédéric. On reconnaît très bien, par contre, assises sur des trônes près de lui, à gauche Marie-Thérèse, à droite Catherine de Russie qui regarde avec une expression légèrement moqueuse le zélé moraliste. De tous les autres princes rangés en cercle, un seul écoute avec attention. Deux autres se sont endormis pendant l'exhortation; ce sont sans doute ceux auxquels elle s'adressait le plus directement.
LXXXII.
Philopatros, le patriote enthousiaste qui représente les sentiments du royal auteur, combat, dans ses „Lettres sur l'amour de la patrie“ , l'indifférence et l'égoïsme cosmopolite que professe son correspondant. Il finit, grâce à la chaleur qu'il déploie, aux raisons et aux exemples historiques qu'il invoque, par convertir son adversaire à ses nobles sentiments. Dans la sixième lettre de cette correspondance, Philopatros cite une série d'exemples célèbres d'amour de la patrie tirés de l'histoire ancienne et moderne.
La vignette de Menzel offre une réunion de bustes et de portraits de grands patriotes de l'antiquité et du monde chrétien. Mais il ne s'en est pas tenu à ceux qu'il a trouvés dans le texte; il en a représenté d'autres que le roi n'avait pas nommés, tel que Olden-Barnevelt et Nicolas von der Flüe, et a associé leurs portraits à ceux de Brutus et de Scipion l'Africain.
LXXXIII.
La troisième strophe de l'ode, qui célèbre la fermeté de l'âme sous les coups du sort, est ainsi conçue:
„Sur ce prodigieux théâtre
Dont les humains sont les acteurs,
La nature, envers eux marâtre,
Semble se plaire à leurs malheurs.