<50>Cette idée est spécialement exprimée dans les vers suivants:
Aucun mortel ne fait tout ce qu'il pourrait faire.
Si quelque citoyen, pour l'Etat plein de zèle,
Ouvre au bonheur public une route nouvelle,
Entrant dans la carrière, il est d'abord lassé
Et quitte son travail à peine commencé.
LXXXXV.
Frédéric II fait la guerre, à coups d'alexandrins, à la morgue des grands et des riches envers les pauvres et les petits. Il leur prêche l'amour de leurs semblables, les droits de l'homme et l'égalité naturelle.
Ces colonnes, dont l'art d'un habile architecte
Sait orner noblement sa façade correcte,
Ces masses ne sont pas de ces vains ornements
Que la profusion ajoute aux bâtiments;
Mais leur commun concours, leur force réunie
Soutient solidement la façade embellie.
Notre grand édifice est la société:
Tout citoyen concourt à son utilité.
Cette comparaison a visiblement inspiré l'artiste, dans l'illustration qu'il a consacrée à cette épître „Sur l'emploi de la fortune“ . Un ouvrier maçon, occupé a la construction d'un édifice monumental, est assis sur une poutre, avec sa femme qui a l'enfant sur ses genoux; ils prennent le repas commun du milieu du jour, qu'elle lui a apporté à son travail. Cet humble ouvrier a, avec les siens, sa place et son importance dans „l'édifice de la société“ , comme dans la construction à laquelle il met la main. C'est l'idée du dessin, et c'est celle des vers cités plus haut.
LXXXXVI.
Adressée au baron Sweerts de Reisst, directeur des théâtres royaux (mort en 1757), l' „Epître sur les plaisirs“ roule sur les jouissances réservées à chaque âge de la vie, et spécialement sur celles que procure l'art théâtral sous toutes ses formes. Le poète préfère les plaisirs que donne la nature à ceux que donne l'opéra.