XXXVII.

Cette composition a trait à l'audacieuse et heureuse sortie de l'armée prussienne hors du camp de Liegnitz, opération qui permit au roi Frédéric d'échapper aux corps ennemis qui le menaçaient de tous les côtés, et de gagner une position à laquelle il dut, en grande partie, la victoire le jour suivant. Il avait deviné le plan des Autrichiens, et „certaines considérations firent résoudre qu'on abandonnerait le camp de Liegnitz le même soir et qu'on repasserait la Katzbach.... Cette manœuvre ne pouvait s'exécuter, de jour à cause de la proximité du camp autrichien; dès que les ombres parurent, l'armée se mit en marche....“

L'artiste a ainsi symbolisé cette évasion de toute une armée: un grenadier se dérobe, guidé par une divinité protectrice qui verse les pavots sur les yeux de l'Autrichien étendu sur le sol; la nuit le cache et le protège en étendant son voile au-dessus de sa tête. De l'autre côté, on voit le dormeur, réveillé trop tard, poursuivant de ses menaces impuissantes l'ennemi qui lui échappe.