LXXXV.

Le comte Brühl, ce ministre saxon, opulent, ami du luxe, est ici représente richement vêtu et dans une attitude pleine d'élégance. Il a à la main le bâton de maréchal. Sur ses traits et dans ses yeux passe comme un sourire d'homme de cour. On dirait qu'il a écouté les vers ironiques de l' „Ode au comte Brühl“ , composée en 1766, par lesquels Frédéric II l'invite à renoncer à ses grandeurs et<46>à ses trésors, et à chercher le repos et le vrai bonheur dans la retraite, à l'abri des soucis que lui vaut l'hostilité de la Prusse:

„Descends de ce palais dont le superbe faîte
Domine sur là Saxe en s'élevant aux cieux,
D'où ton esprit craintif conjure la tempête
Que soulève à la cour un peuple d'envieux.“

En écoutant ces vers, le comte a souri et a répondu au royal poète qu'il regrettait infiniment de ne pouvoir suivre son excellent conseil.