LXXXXVI.
Adressée au baron Sweerts de Reisst, directeur des théâtres royaux (mort en 1757), l' „Epître sur les plaisirs“ roule sur les jouissances réservées à chaque âge de la vie, et spécialement sur celles que procure l'art théâtral sous toutes ses formes. Le poète préfère les plaisirs que donne la nature à ceux que donne l'opéra.<51>et drame. Il conteste à la comédie sa prétention et sa mission d'améliorer les hommes. „Au théâtre on veut rire.“ Frédéric termine ainsi son épître:
Sweerts, de vos vains plaisirs on ne doit s'occuper
Que lorsque du travail il faut se dissiper.
Le dessin de Menzel ne traduit pas tel ou tel passage déterminé de cette pièce de vers. Il montre l'intendant sous une figure comique, comme ces gens
Toujours embarrassés d'affaires, fainéants,
Profondément remplis de cent riens importants,
derrière les coulisses du théâtre, où les figurants en costumes, ici un guerrier romain, là un chasseur du seizième siècle, se tiennent attendant leur réplique. Apollon, la lyre à la main, personnifie la vraie poésie, les sentiments du poète et le royal poète lui-même; il se détourne avec fierté et mépris comme pour s'éloigner, tandis que le directeur, ravi et souriant, lui démontre les beautés de sa friperie théâtrale.