pour la Cruche cassée, etc. Et dans cette profusion, „jamais d'oeuvre perdue, jamais d'oeuvre sans réflexion et qui ne concoure à la pensée générale . . .“
M. Menzel ne travaille pas pour faire parade de sa virtuosité, qui est incomparable et qu'il a rompue de bonne heure aux tâches les plus ardues, mais parce qu'il sent et qu'il pense, parce qu'il est tourmenté du désir insatiable d'exprimer d'une manière aussi exacte, aussi scrupuleuse que possible, par des moyens concrets et rapides, le choc que viennent de recevoir ses yeux ou son cerveau, l'étincelle qu'il a vue jaillir d'une forme ou d'un accident pittoresque, l'émotion qu'il a ressentie.
Adolphe Menzel, dont on vient de célébrer le cinquantenaire d'entrée à l'Académie de Berlin, est encore en pleine activité de production. Il est le premier artiste de l'Allemagne contemporaine, le vrai fils de Durer et de Holbein. Il aura rendu de grands services à l'art de son pays, que son exemple a déjà ramené au respect de la vérité. Sa manière personnelle et indépendante appartient aux tendances modernes. Le premier, il a réalisé, avec une netteté surprenante et sans phrases, quelques-unes des recherches qui sont inscrites au programme de la jeune École. Il a plaidé, avec l'éloquence des oeuvres, les droits imprescriptibles de la vie, de la lumière et du mouvement.
LOUIS GONSE.