<31>Autrefois, d'Argens se bornait à s'y fourrer la nuit;

Mais maintenant, moins sage et moins timide,
Plus acharné dans ses folles amours,
Tu le retiens et les nuits et les jours.

CXXXI.

L' „Epître sur Rosswalde“ est écrite au fameux et singulier comte Hoditz, à propos d'une invitation de venir à Potsdam, que lui adresse Frédéric II. Le roi avait fait un court séjour au château de Rosswalde, lors du voyage de Moravie qu'il fit en septembre 1770, pour rendre visite à l'empereur. L'épître a l'air de louer très sincèrement la mise en scène organisée par le comte, pour produire dans son parc une évocation du monde de la mythologie antique, à l'aide de ses vassaux et vassales dûment costumés et exercés.

L'artiste est plus ironique que le poète. Son dessin nous montre le châtelin de Rosswalde en robe de chambre à ramages, en bonnet de nuit, et fumant sa longue pipe du matin, en dirigeant, comme régisseur du théâtre des dieux, dans son propre parc, la répétition de la mise en scène d'une des Méthamorphoses d'Ovide, celle de la jeune Daphné, qui se transforme en laurier pour échapper à la poursuite d'Apollon. Le truc par lequel s'accomplit ce changement à vue accentue l'effet comique de cette mascarade.

CXXXII.

Mademoiselle Wilhelmine de Knesebeck (née en 1668, morte en 1744), dame d'honneur de la reine Sophie-Dorothée, est célébrée par Frédéric II, vingt-neuf ans après sa mort, comme „la plus grande héroïne de nos temps“ . A l'appui de cette qualification, l'épître du roi raconte la scène retracée avec tant de vie par le crayon de Menzel. Dans une promenade hors des portes de Berlin, au Thiergarten, près des bords de la Sprée, les chevaux de sa voiture s'emportèrent comme ceux d'Hippolyte, et partirent le mors aux dents, entraînant la voiture où elle se trouvait. Mlle de Knesebeck prit sur-le-champ un parti héroïque, décisif, et le mit à exécution sans faiblir, sans s'émouvoir, l'air assuré et le maintien libre: