CLVII.
A la fin de la correspondance très étendue et très cordiale que Frédéric II entretint en vers et en prose avec M. Jordan, cet aimable savant et ce théologien à l'esprit libre, Menzel a dessiné la chambre de travail veuve de son maître, dont le cercueil est étendu devant la bibliothèque.
Jordan entra en relations avec Frédéric, en 1736, à l'occasion de la tra-duction en français de la „Morale de Wolff“ . Sa dernière lettre est datée du 24 avril 1745; elle exprime la certitude d'une mort prochaine. Le dernier mot que le roi écrivit à son ami mourant, est: „Adieu; aime-moi un peu, et guéris-toi, s'il y a moyen, pour ma consolation“ .
CLVIII.
Duhan de Jandun, nommé précepteur du prince royal en 1716, reçut de Frédéric II vingt-sept lettres, qui sont autant de témoignages de haute estime. Après sa mort, le roi écrivit à sa veuve (le 9 janvier 1746) pour lui annoncer qu'il venait de gratifier sa fille d'une pension de trois cents thalers sur la cassette royale, et pour lui annoncer en même temps qu'il aurait aussi soin de ses deux fils.
Le dessin de Menzel montre la veuve et les enfants, en habits de deuil, devant le secrétaire ouvert d'où ils ont tiré les lettres et les billets du roi au défunt; une lettre, que lit le fils aîné, est sans doute celle qui annonce les intentions du roi à l'égard de la famille de son ancien précepteur.
CLIX.
Frédéric II était grand admirateur du maréchal Maurice de Saxe, dont il avait fait la connaissance à Berlin, en 1728, étant encore prince royal; le grand homme de guerre français vint en 1749, le 15 juillet, à Potsdam, rendre visite au roi. Des lettres que Frédéric lui écrivit, deux ont été conservées, ainsi que cinq lettres du maréchal au roi.
Menzel a illustré cette correspondance par la reproduction du monument sculpté par Pigalle, dans l'église de St.-Thomas, à Strasbourg, sorte d'apothéose en marbre, qui correspond à la haute idée que Frédéric avait conçue des vertus guerrières et de la grandeur militaire du maréchal Maurice de Saxe (né en 1696, mort en 1750).