CLX.
Le comte Gustave-Adolphe de Gotter (1692—1762), nommé en 1753 grand-maître des postes et vice-président de la direction générale de la guerre et des finances, un des personnages les plus indespensables au roi parmi ses confidents et ses correspondants intimes, est représenté par Menzel en habit de chasse, ayant à côté de lui son chien et des pièces de gibier à plumes qu'il a abattues; il tient à la main son chapeau à larges bords. Le roi, dans ses lettres à M. de Gotter, ne cesse de plaider contre le désir du comte „de retourner à Molsdorf“ et exprime constamment le souhait de son retour à la santé, à la belle humeur, au goût des plaisirs du monde; l'artiste semble avoir voulu indiquer, par la bonne apparence du comte, que ces souhaits étaient au moins superflus, et que ce n'est pas précisément la mélancolie qui le poussait à demander sa retraite.
CLXI.
Frédéric II fit élever, dans le Campo-Santo de Pise, un monument en marbre à la mémoire d'Algarotti, son ami intime, avec qui il avait été en relations suivies, depuis la première visite du comte vénitien à Rheinsberg, en septembre 1739, jusqu'à sa mort, survenue à Pise en 1764. Dans une lettre du 12 juin 1764 au chevalier Lorenzo Guazzesi, à Pise, le roi adressait à ce dernier la recommandation suivante: „Désirant laisser un souvenir de l'estime que j'avais pour votre ami, je vous prie de faire élever sur sa tombe une pierre de marbre avec cette inscription:
Hic jacet Ovidii Aemulus
et
Newtonii Discipulus.“
La vignette de Menzel représente un monument encastré dans un mur du Campo-Santo. Au-dessous du fronton, se lit l'inscription demandée par le roi, mais que la famille d'Algarotti a modifiée, en supprimant le „Hic jacet“ , en remplaçant le nominatif par le datif, et en ajoutant „Fridericus Magnus“ .
CLXII.
Madame de Camas, née de Brandt, et veuve du colonel de Camas, fut nommée l en 1742 comtesse et grande-gouvernante de la reine; elle mourut à l'âge de quatre-vingts ans en 1766. Elle était tenue en estime singulière par Frédéric II,