<47>Menzel représente l'Electrice comme musicienne; elle est assise à son épinette, où elle joue, il est permis de le supposer, quelqu'une de ses propres compositions.
CLXXIII.
Le célèbre philosophe français d'Alembert fut souvent, mais vainement, invité par son royal admirateur, à venir à la cour de Potsdam. Les offres les plus séduisantes ne purent le décider à accéder à ce désir. Depuis l'année 1746, où il remporta le premier prix de l'Académie des Sciences de Berlin, avec ses „Réflexions sur les causes générales des vents“ , il eut l'honneur d'entretenir avec le roi une correspondance active, qui dura trente-sept ans. Frédéric II, dans ses lettres, rend honneur au penseur hardi, vigoureux, lucide et élevé, et célèbre en lui l'ennemi, implacable et victorieux, de la superstition et de la sottise. C'est de cette idée que s'est inspiré Menzel dans sa composition, qui représente la lutte du dieu du jour contre le hideux dragon des ténèbres, qui souille et oppresse le globe terrestre; les flèches du dieu, lancées d'une main sûre, percent le monstre, mais sans réussir à le tuer.
CLXXIV.
Diogène dans son tonneau, que nous montre le dessin de Menzel, c'est d'Alembert lui-même, ce sage qui refusa de sacrifier son existence retirée et modeste, mais libre, de Paris, au prix des faveurs et des biens dont Frédéric II l'eût comblé, pas plus à pension de 12000 thalers avec logement au château de Potsdam qui lui était offerte, qu'à la rente de 100 000 francs que lui promettait la cour de Saint-Pétersbourg. Alexandre le Grand, le conquérant, l'ami des poètes et des philosophes, renonce à gagner par des faveurs et des promesses l'homme qui, libre de besoins et de passions, ne connaît ni le désir, ni l'usage des richesses.
CLXXV.
Des sept lettres du roi que contient la „Correspondance de Frédéric II avec sa mère“ , trois annoncent à la reine-mère les victoires qu'il a remportées. La lettre du 4 juin 1745 annonce la victoire de Friedeberg; celle du 15 décembre