CLXXIII.
Le célèbre philosophe français d'Alembert fut souvent, mais vainement, invité par son royal admirateur, à venir à la cour de Potsdam. Les offres les plus séduisantes ne purent le décider à accéder à ce désir. Depuis l'année 1746, où il remporta le premier prix de l'Académie des Sciences de Berlin, avec ses „Réflexions sur les causes générales des vents“ , il eut l'honneur d'entretenir avec le roi une correspondance active, qui dura trente-sept ans. Frédéric II, dans ses lettres, rend honneur au penseur hardi, vigoureux, lucide et élevé, et célèbre en lui l'ennemi, implacable et victorieux, de la superstition et de la sottise. C'est de cette idée que s'est inspiré Menzel dans sa composition, qui représente la lutte du dieu du jour contre le hideux dragon des ténèbres, qui souille et oppresse le globe terrestre; les flèches du dieu, lancées d'une main sûre, percent le monstre, mais sans réussir à le tuer.