<69> fiers de leur nombre,18 méprisant les alliés, dont les forces ne montaient qu'à seize mille hommes, rejetèrent avec insolence toutes les propositions que leur firent ces médiateurs.
L'armée polonaise était dans un camp retranché : sa droite s'étendait vers un marais; et la Vistule, qui coulait en ligne transversale de leur dos vers leur gauche, couvrait en même temps cette aile. Charles-Gustave et Frédéric-Guillaume marchèrent à eux le 28 de juillet,a de grand matin.
Le Roi, qui menait la première colonne, passa un petit bois, et appuya sa droite à la Vistule; mais le terrain était si étranglé, qu'en se déployant il ne pouvait présenter à l'ennemi qu'un front de douze escadrons et de trois bataillons. Le camp des Polonais était fort de ce côté-là et difficile à attaquer, ce qui obligea le Roi de rester en colonne, et la journée se passa en escarmouches et en canonnades. L'Électeur, qui commandait la gauche, laissa le bois que le Roi avait passé, sur sa droite; et comme la nuit survint, l'armée demeura dans cette position, sans repaître et sans quitter les armes, jusqu'au retour de l'aurore.
Le lendemain, 29, l'Électeur s'empara d'une colline qui était vers sa gauche, d'où il découvrit, au delà de ce petit bois, une plaine propre à étendre ses troupes : il fit défiler sa colonne par sa gauche, en la déployant dans la plaine, et assurant son flanc par six escadrons qui le couvraient. Les Tartares aperçurent ce mouvement, et attaquèrent l'Électeur de tous côtés : mais ils furent repoussés, et son aile se forma entièrement dans la plaine; sur quoi les Tartares firent une nouvelle tentative, qui leur réussit aussi mal que la première, et ils se retirèrent en confusion vers leur camp.
Le Roi, voyant qu'il était impossible d'attaquer le retranchement des ennemis du côté de la Vistule, se prépara à changer sa disposition.
18 Ils avaient quarante mille combattants.
a Le 18 de juillet, vieux style.