<98> Lünebourgeois l'y joignirent; et ces troupes renfermèrent conjointement entre elles et le Wéser un corps brandebourgeois que le général Spara commandait : c'était le même régiment de dragons fait prisonnier en Alsace, qui fut pris auprès de Minden pour la seconde fois; depuis, l'Électeur le supprima entièrement.
Frédéric-Guillaume, abandonné par l'Empereur, et ne recevant que des refus de la part des Hollandais, qui étaient bien éloignés de remplir leur garantie, résolut enfin de s'accommoder. Il envoya le baron de Meindersb à Saint-Germain-en-Laye, où la cour de France se tenait, et où l'on convint, après beaucoup de difficultés, des conditions suivantes, à savoir : que le traité de Westphalie servirait de base à cette paix; que l'Électeur aurait en propriété tous les péages des ports de la Poméranie ultérieure, avec les villes de Cammin, Garz, Greifenbergc et Wildenbruch. Il consentit de son côté à remettre les Suédois en possession de toutes les conquêtes qu'il avait faites sur eux, et à ne point assister le roi de Danemark; moyennant quoi, la France évacua ses provinces de Westphalie, et lui paya trois cent mille ducats, pour l'indemniser des dommages que les troupes de Créqui avaient faits dans ses États.
Cette paix ainsi conclue et ratifiée, fut mise en exécution sans qu'aucun incident en suspendît l'accomplissement. Le roi de Danemark ne tarda point à suivre l'exemple de l'Électeur : il fit sa paix avec la France et la Suède à Fontainebleau; avec cette différence, que l'Électeur y trouva du moins quelques avantages, et que le roi de Danemark, pour avoir attendu trop longtemps, n'en profita en aucune manière.
La paix de Saint-Germain termina les exploits militaires de Frédéric-Guillaume; ses dernières années furent pacifiques, et s'écou-
a Spaen.
b Ce n'est qu'en 1682 que François Meinders fut anobli par l'Empereur; l'Électeur lui confirma son titre de noblesse le 31 août de la même année.
c Greifenhagen.