<XVII> Comme le Roi n'avait pas adopté cette orthographe sans dessein, nous l'avons conservée.
L'exactitude des noms propres a été pour nous l'objet d'une sollicitude toute particulière : à l'égard de ceux des généraux et officiers de l'armée prussienne dont Frédéric a consacré la mémoire dans ses ouvrages, nous avons eu recours aux autographes eux-mêmes qui se trouvent déposés aux archives, et surtout à la chancellerie secrète de la guerre; pour les noms de lieux, la chambre des plans du grand état-major de l'armée, le bureau de statistique, et le cabinet des cartes géographiques de la Bibliothèque royale, nous ont été d'un grand secours.
Une fidélité scrupuleuse étant un des premiers caractères d'une bonne édition, nous n'avons rien changé aux expressions, quelque peu correctes qu'elles aient pu être trouvées. On sait d'ailleurs que le Roi ne prétendait pas à une élégance très-recherchée du style, puisqu'il s'appliquait lui-même, peut-être à tort, l'épithète de tudesque. On ne s'étonnera donc pas de trouver régence pour gouvernement, recevoir l'Électorat pour hériter de l'Électorat, etc.; au reste nous avons suivi en cela l'exemple de Voltaire, qui n'a pas corrigé ces expressions, lorsqu'il revit, en 1751, les Mémoires de Brandebourg. Il n'y a que les fautes grammaticales les plus élémentaires que nous nous soyons permis de rectifier, telles que les fautes contre l'accord des genres et des nombres, et en général celles qui peuvent passer plutôt pour des inadvertances de plume ou des fautes d'impression, que pour une manière particulière de concevoir la langue.
Les faits historiques sont aussi conservés dans toute leur intégrité; mais on y a joint des notes pour les expliquer, les appuyer, et quelquefois pour les rectifier. On comprendra qu'elles soient particulièrement nombreuses dans le premier volume des Œuvres historiques, contenant les Mémoires de Brandebourg, cet ouvrage n'étant en grande partie qu'une compilation. L'Éditeur aurait désiré réunir ces notes, et tout