<XXII> autographes, passés tous, comme les manuscrits des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, en des mains étrangères. Les poëmes adressés à Voltaire et au marquis d'Argens, que le Roi reprit dans sa Correspondance pour les placer dans les deux collections de ses poésies, sont reproduits deux fois par nous : en premier lieu, parmi les poëmes, d'après la dernière correction qui en a été faite; secondement, dans la Correspondance et dans les lettres auxquelles ils appartiennent, d'après la rédaction primitive.
Les deux derniers volumes comprennent, sous le titre que nous leur avons donné de Poésies éparses et de Mélanges littéraires, d'abord tous les poëmes et tous les ouvrages littéraires dont Frédéric ne se souvenait plus lorsqu'il fit imprimer sa première collection, puis tous les poëmes qu'il composa après avoir terminé la seconde collection, et enfin les pièces, presque toutes facéties satiriques en prose, qui aussitôt après leur composition se répandirent dans le public, écrites ou imprimées sur de simples feuilles détachées, ou qui souvent ne parvinrent qu'aux amis de l'Auteur, et que lui-même oublia, n'en ayant point, à son propre regret, conservé de copie. Outre les diverses pièces déjà connues, se trouvent dans ces deux volumes quelques acquisitions nouvelles et précieuses : un grand nombre d'odes et d'épîtres; trois livrets d'opéra; une comédie; dix poëmes érotiques, composés pendant les dernières calamités de la guerre de sept ans, et adressés par le Roi, au nom de son secrétaire Henri de Catt, à la fiancée de ce dernier; la Description poétique d'un voyage à Strasbourg, complète; un Éloge de la paresse; deux Rêves, écrits d'un style très-élevé; et un Sermon sur le jour du jugement, composé ironiquement dans le ton de Bossuet. Les deux Rêves nous sont venus de la Bibliothèque impériale de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, où sont conservés les manuscrits de Voltaire achetés à Ferney par le comte de Suchtelen.
C'est dans ses lettres que se manifestent le mieux les qualités de