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ÉPITRE VI. AU COMTE GOTTER.a COMBIEN DE TRAVAUX IL FAUT POUR SATISFAIRE DES ÉPICURIENS.

O comte fortuné, qui dans l'indépendance
Jouissez en repos des fruits de l'opulence,
Fils chéri de Bacchus et de la Volupté,
Nourri dans le berceau de la prospérité,
L'instinct vaut à vos yeux toute philosophie,
Vous mettez à profit les douceurs de la vie;
Dans les bras des plaisirs, sans vous charger de soins,
Vous laissez aux mortels pour vos nombreux besoins
Épuiser leurs talents, les arts et l'industrie.
Dans la pompe des rois votre grandeur nourrie
Ignore les détails qui vous rendent heureux;
Si vous y descendez, c'est d'un air dédaigneux,
Ou c'est pour mépriser un ouvrier vulgaire,
De vos différents goûts esclave mercenaire.
Vous prétendez sans peine avoir tous les plaisirs,


a Le comte Gustave-Adolphe de Gotter, grand maréchal de la cour du Roi, ministre d'État et grand maître des postes, naquit à Gotha le 26 mars 1692, et mourut à Berlin le 28 mai 1762.