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ODE III (IV). LA FLATTERIE.

Quelle fureur, quel dieu m'inspire?
Quel feu s'empare de mes sens?
Viens, muse, reprenons la lyre,
Cédons à tes enchantements.
Soutiens-moi, vertueux Alcide,
Toi, dont la valeur intrépide
Combattit des monstres affreux :
Comme toi vengeur de la terre,
Il faut que je porte la guerre
A des monstres plus dangereux.

Les tempêtes dont le ravage
Brise les vaisseaux aux rochers,
Et couvre les mers du naufrage
De cent audacieux nochers,
Les airs dont l'haleine empestée
Fait de la terre dévastée
L'affreux théâtre d'Atropos,
Sont moins craints sur cet hémisphère
Que n'est le flatteur mercenaire
Qui corrompt le cœur des héros.