<221>Je le vois sous le joug d'une femme insolente;
Excité par le fiel de sa langue méchante,
Et par son artifice en cent façons commis,
Il est forcé de rompre avec tous ses amis.
Si j'avais de mes jours à rendre un pareil compte,
Vous m'en verriez rougir de dépit et de honte;
Qu'un galant effronté s'en fasse seul l'honneur,
Je méprise sa gloire, en plaignant son erreur.
Ah! Stins nous avilir, restons ce que nous sommes :
Tous ces efféminés ressemblent-ils aux hommes?
Livrés à la mollesse et perdus sans retour,
Dans l'ordre le plus bas esclaves de l'amour,
Ce sont les descendants du lâche Héliogabale.
Mais Hercule, dit-on, fila bien pour Omphale.
Soit, égalez d'abord son courage inouï,
Terrassez des tyrans, et filez comme lui;
Servez votre pays comme il servit la Grèce,
Et méritez le droit d'avoir une faiblesse.
Diane ornait les nuits, avant qu'Endymion
Fît naître dans son cœur sa folle passion;
Avant qu'après Daphné l'on vît courir son frère,
Il avait parcouru l'un et l'autre hémisphère;
Pluton, dans les enfers, tenant l'urne en ses mains,
Avait jugé longtemps tous les pâles humains,
Avant que de Cérès il enlevât la fille.
A Virgile ou Voltaire on passe une cheville;
Aux petits rimailleurs dépourvus de beautés,
Dont les défauts nombreux ne sont point rachetés,
On marque des mépris, le sifflet les assomme :
Je ne vous passe rien, si vous n'êtes grand homme.
Tout fait illusion à vos jeunes désirs,