<274>Ceux qui par pelotons élancent le trépas
Font le corps de bataille, et vos coursiers, ses bras;
Des deux côtés, sans gêne, ils doivent les étendre.
Attentif aux moyens qu'ils ont pour se défendre,
Au lieu qui leur est propre assignez chaque corps :
Dans un terrain contraire ils perdent leurs efforts.
Ces centaures vaillants dont la course légère
Fait sous leurs pieds adroits disparaître la terre,
Et soulève dans l'air des nuages poudreux,
Ne sauraient s'élancer dans des lieux montagneux.
Les terrains sont égaux pour votre infanterie,
Montagne, défilé, bois, colline, prairie;
Elle franchit la plaine à grands pas menaçants,
Escalade les monts et les retranchements,
Elle attaque ou défend avec même avantage
Tous les postes divers où le combat s'engage.
Tel que dans le printemps un nuage orageux
Gronde et vomit soudain de ses flancs ténébreux
Les éclairs menaçants, et la grêle, et la foudre,
Renverse les épis et les réduit en poudre :
Tels ces braves guerriers par des gerbes de feux
Terrassent l'ennemi, qui s'abat devant eux.
Si votre expérience est déjà consommée,
Vous saurez appuyer les flancs de votre armée;
Un bois, une rivière, un village, un marais,
Par leurs difficultés en défendent l'accès;
Votre ennemi confus respectera ces bornes.
Le taureau se confie en ses superbes cornes,
Il terrasse les ours, les lions, les chevaux;
Fièrement attentif à leurs brusques assauts,
Il marche dans l'arène, il s'élance, il s'arrête,