<28>Tel, au faîte brillant de la voûte azurée,
On nous peint de cent dieux l'assemblage divers;
La nature est soumise à cette âme sacrée
Qui gouverne les cieux, la terre et les enfers :
Dans cette immensité chacun a son partage :
Aux antres de l'Etna Vulcain forge l'orage,
Éole excite en l'air les aquilons mutins,
Tandis que Polymnie
Par sa douce harmonie
Enchante les humains :
Telle brille en ces lieux cette auguste assemblée,
Ces sages confidents, ces ministres des dieux,
Ces célestes flambeaux de la terre aveuglée;
Le préjugé lui-même est éclairé par eux,
Leurs soins ont partagé l'empire des sciences,
Leur sénat réunit toutes les connaissances,
Leur esprit a percé les sombres vérités,
Leurs jeux sont des miracles,
Leurs livres, des oracles
Par Apollon dictés.
Fleurissez, arts charmants; que les eaux du Pactole
Arrosent désormais vos lauriers immortels.
C'est à vous de régner sur le monde frivole,
C'est au peuple ignorant d'honorer vos autels.
J'entends de vos concerts la divine harmonie,
Le chant de Melpomène et la voix d'Uranie,
Vous célébrez les dieux, vous instruisez les rois;
Une main souveraine,
Un goût puissant m'entraîne
Sous vos suprêmes lois.