<7>Et vous, ses nourrissons perfides
Par le monstre même allaités,
Vous, dont les langues parricides
Ont sucé ses méchancetés,
Confondez votre voix profane,
De l'imposture infâme organe,
A ses farouches hurlements;
Battez plutôt les flots de l'onde :
De ma tranquillité profonde
Rien n'ébranle les fondements.
Tandis qu'en nos jardins éclose,
Et voltigeant de fleurs en fleurs,
De son nectar, qu'elle compose,
L'abeille amasse les douceurs,
En suçant une plante vile,
Des frelons la troupe stérile Prépare
et distille son fiel;
Quand vers la ruche industrieuse
Bourdonne la mouche envieuse,
L'essaim prend son essor au ciel.
Ainsi, quand heureuse et tranquille,
Satisfaite de son destin,
L'innocence, toujours utile,
Travaille au bien du genre humain,
L'on voit entre tes mains barbares
Les fers tranchants que tu prépares,
Aiguisés avec tant d'ardeur,
Pour détruire jusqu'au vestige
Le nouveau monument qu'érige
Et la sagesse et le bonheur.