<216>L'ange vengeur défit les Philistins,
Et secondez l'effort des Prussiens;
Ce sont les fils de ma charmante fille.
Chère Hédewige, ordonnez aux destins,
Et confondant les fiers Autrichiens,
Comblez d'honneur votre heureuse famille. »
Ces derniers mots, qu'il dit à haute voix,
Font tressaillir et les cieux, et la terre;
Et ces accents, plus forts que le tonnerre,
Mettent les saints confus en désarroi.
L'ange leur dit : « Le Roi vous congédie.
Que chaque saint, vaquant à ses emplois,
Aille à présent régir sa monarchie. »
Tous dans l'instant se lèvent pour sortir.
Comme l'on voit la presse s'éclaircir,
Lorsqu'à Grodno la Pologne inquiète
En grand tumulte a rompu sa diète,
Ainsi les saints s'empressent de partir.
Dame Marie, attelant sa mazette,
Fendant les airs, descend droit à Lorette.
Là, dans ce temple, un miracle posa
L'hôtellerie où la dame accoucha
Du doux Jésus jadis en Idumée;
Tout alentour flaire sa renommée.
Saint Pierre à Rome aussitôt s'envola;
Sur un grand coq le bon saint se percha.
C'était ce coq qui par trois fois chanta,
Lorsque l'apôtre, en scélérat, en traître,
Son doux Jésus par trois fois renia.
Aucun des saints autant on ne fêta;