<5>Dans les bras d'Amphitrite, où son éclat expire,
Le soleil de la terre abandonne l'empire
Aux ombres de la nuit;
Ses rayons renaissants au point du jour éclipsent
Le feu de ses rivaux; tous les astres pâlissent,
Et l'obscurité fuit.
Telle m'apparaissant couverte de ténèbres
Via patrie éplorée, à ses voiles funèbres
Attachant ses regards,
De nos calamités l'âme encore effrayée.
Sur nos lauriers flétris tristement appuyée.
Maudissant les hasards;
Avec elle pleurant ses revers mémorables,
Accablé par le poids des destins implacables
Contre elle déchaînés,
J'entrevois, dans l'horreur de l'ombre que j'abhorre,
Les prémices charmantsa et la naissante aurore
De ses jours fortunés.
Les dieux en ce séjour ne font plus de miracles;
Les mortels, entourés de gouffres et d'obstacles
Qui bordent leur chemin,
Ont reçu d'eux en don l'esprit et le courage,
Utiles instruments dont l'admirable ouvrage
Corrige le destin.
a Voyez t. IV, p. 166 et suivantes.