<94>Mais s'ils ont trouvé les chemins
Qui vont au temple de Mémoire,
Les fleurs se fanent en leurs mains,
Dont ils couronnent la Victoire.
C'est à toi, cygne des Saxons,
D'arracher ce secret à la nature avare,
D'adoucir, dans tes chants, d'une langue barbare
Les durs et détestables sons.
Ajoute, par les vers que ta muse prépare
Sur les pas du divin Maron,
Aux palmes des vainqueurs, dont le Germain se pare,
Les plus beaux lauriers d'Apollon.
(Leipzig, 16 octobre 1757.)