<141>L'amour, par son pouvoir magique,
Nourrissant l'ardeur de mes feux,
Me fera trouver sans musique,
Sans bal, en un repas modique
Le charme des festins des dieux.
Mon nectar et mon ambroisie
Sera quelque baiser volé,
Brûlant, et cent fois redoublé
Sur votre bouche tant chérie.
Le lieu qui fera le séjour
Des appas que mon cœur adore
Cent fois au-dessus de la cour,
Sera, soit dit sans métaphore,
Le paradis de mon amour.
Bettlern, 18 mai 1762.
II. A ULRIQUE.
Toujours absent de vous, et voulant vous joindre,
Rempli, frappé de vos attraits,
Je comptais les larcins que vos charmes ont faits.
Mon cœur, friponne, était le moindre;
Par un art jusqu'ici nouveau,