<15>Qu'un scolastique atrabilaire,
Peu charitable et tolérant,
Plein d'un faux zèle, sanguinaire,
Dépeigne Dieu comme un tyran;
Et que son esprit imbécile
Du fiel que distille sa bile
Emprunte toutes les couleurs :
Non, ce n'est que son Dieu qu'il adore,
Un Dieu bourreau, Dieu que j'abhorre,
Né d'un cerveau rempli d'erreurs.
Déjà je vois les cieux qui s'ouvrent,
Déjà je vois mon bienfaiteur;
Les voiles épais qui le couvrent
Ne le cachent plus à mon cœur.
La bonté fait son caractère,
Des rayons de sa lumière
Mon esprit est enluminé;
Ce Dieu chérit ses créatures,
Il ne venge point les injures;
Tout péché sera pardonné.
Ce 17 août 1737.
Federic.