<257>Elle se tut. On se chamaille encore.
Ce premier feu doucement s'évapore,
Et comme on voit s'éclaircir l'horizon
Lorsqu'un brouillard s'affaisse après l'aurore,
Ainsi nos gens à cervelle de plomb
De la Sottise adoptent la raison.
Les palatins, remplis de déférence,
Sont tous d'accord; Wielhorski pour la France
Part, va chercher le phénix des guerriers.
Choiseul régnait; avide de lauriers,
Il en cueillit dans Avignon, en Corse;
De toute intrigue et l'auteur et l'amorce,
Fou plein d'esprit, qui, du sein des plaisirs,
Gouvernait tout au gré de ses désirs.
« Ah! Wielhorski, dit-il, quelle insolence
Qu'un Galizin, sans m'en parler d'avance,
Sans en avoir de moi permission,
Batte le Turc, mette en confusion
Nos alliés, le vizir et sa troupe,
Et vous les frotte en face comme en croupe!
J'ai résolu, pour en tirer raison,
De vous donner Vioménil, le baron.
Cet étrilleur étrillera le Russe,
Et rabattra cet orgueil, cette astuce
Dont m'a choqué ce peuple fanfaron. »
- « Ajoutez donc, seigneur, je vous conjure,
De bons louis en nombreuse mesure,
Dit Wielhorski, pour combler vos bienfaits;
Car pauvres sont nos héros polonais. »
- « Oui, dit Choiseul, qu'on paye ce Polaque;