<299>Lorsque dans Metz, malade à rendre l'âme,
Les bons badauds d'avance me pleuraient,
Et pour mes jours saint Denis invoquaient;
Mort, à présent peut-être qu'on me blâme.
Quel mal ici te feront leurs propos,
Qu'on te bénisse, ou bien qu'on te diffame?
Mais crains plutôt pour toi, pour tes égaux,
Le tribunal où préside Minos;
Ce juge auguste, inflexible et sévère,
Est redoutable aux rois comme au vulgaire.
Je crois, l'ami, ton cerveau dérangé.
Un Très-Chrétien, un puissant roi de France
Par ton Minos peut-il être jugé?
Quitte ta morgue et ta hauteur si fière,
Amas d'erreurs que l'orgueil a forgé.
Tu n'es plus rien que cendre et que poussière,
Et tu devrais au bord de l'Achéron
Avoir laissé l'enflure d'un vain nom.
Ah! ton Minos et sa cour impolie
Redouble encor mes regrets pour la vie.
De saint Louis le respectable sang
Ne peut donc point ici garder son rang?