<378>MADAME ARGAN.

Mais ce service-ci est si sévère! il a tant d'exactitude! Et l'on dit qu'en Hollande, chacun y fait ce qu'il veut.

M. ARGAN.

De là vient que les officiers servent ici avec honneur et se comblent de gloire, et que les autres y perdent la réputation, parce qu'ils ne sont point disciplinés. Encore un coup, ma femme, je n'y consentirai jamais; un évaporé comme mon fils doit se corriger de ses fredaines dans les emplois subalternes, pour que, s'il parvient à un plus haut grade, il y porte un esprit mûr et des connaissances solides. Mais pour en revenir à Julie, vous voulez donc ....

MADAME ARGAN.

Je veux, monsieur, qu'elle épouse Bilvesée.

M. ARGAN.

Vous ne lui en avez point parlé?

MADAME ARGAN.

Cela n'était pas nécessaire.

M. ARGAN.

Si fait, cela l'est; et je vais sur l'heure la pressentir sur ce sujet.

(Il sort.)

SCÈNE V.

MADAME ARGAN, seule.

Pauvre mari! c'est à moi de te conduire, car, grâce au ciel, je suis maîtresse dans ma maison. Il m'en coûte assez; quels soins! quelles