Mais ce service-ci est si sévère! il a tant d'exactitude! Et l'on dit qu'en Hollande, chacun y fait ce qu'il veut.
M. ARGAN.De là vient que les officiers servent ici avec honneur et se comblent de gloire, et que les autres y perdent la réputation, parce qu'ils ne sont point disciplinés. Encore un coup, ma femme, je n'y consentirai jamais; un évaporé comme mon fils doit se corriger de ses fredaines dans les emplois subalternes, pour que, s'il parvient à un plus haut grade, il y porte un esprit mûr et des connaissances solides. Mais pour en revenir à Julie, vous voulez donc ....
MADAME ARGAN.Je veux, monsieur, qu'elle épouse Bilvesée.
M. ARGAN.Vous ne lui en avez point parlé?
MADAME ARGAN.Cela n'était pas nécessaire.
M. ARGAN.Si fait, cela l'est; et je vais sur l'heure la pressentir sur ce sujet.
(Il sort.)
SCÈNE V.
MADAME ARGAN, seule.Pauvre mari! c'est à moi de te conduire, car, grâce au ciel, je suis maîtresse dans ma maison. Il m'en coûte assez; quels soins! quelles