<68>Qui sait si la brillante aurore,
A tes yeux reluisant encore,
Pour toi reparaîtra demain?
Reviens goûter dans ma retraite
Les plaisirs que ma main t'apprête,
Reviens épancher dans mon sein
L'ennui de ta douleur secrète,
Les complaintes de ton destin;
Et dans les bras d'un ami tendre,
Ton cœur pourra du moins attendre
Que l'ingrat et cruel amour,
Plus flexible, veuille t'entendre
Et te témoigner du retour.
(Juin 1738.)