<9>Ils s'érigent un édifice.
Ici, des couleurs l'artifice
Me trace des objets absents;
Là, la sublime Poésie,
Menant sa sœur la Symphonie,
A la fois charme tous mes sens.
O Dieu! de tes dons ineffables
Qui peut compter la quantité?
Ta main sur les plus misérables
Répand richement sa bonté.
Et lorsque la mort dévorante
D'un coup de sa faux désolante
Vient de moissonner nos beaux jours,
Ce n'est point sa fureur cruelle,
Mais c'est ta bonté paternelle
Qui de nos maux finit le cours.
Oui, l'homme, composé d'argile,
Doué d'organes et de sens,
Est de nature trop fragile
Pour devenir vainqueur du temps.
Le feu de sa frêle jeunesse
Ou les glaces de sa vieillesse
Toujours précipitent ses pas;
Telle qu'une vapeur légère,
Son existence passagère
Se perd dans l'ombre du trépas.
Ah! quand mon âme appesantie
Subirait la loi de son corps,