XX. ÉPITRE A LA REINE-MÈRE.
Le 1er janvier 1746.
Reine, autrefois trois rois portèrent
A l'enfant né qu'ils adorèrent
De l'or, du myrte107-a et de l'encens.
Daignez, de grâce, condescendre
Que je m'émancipe à vous rendre
En même jour même présent.
Le myrte est cet amour si tendre,
Ces respectueux sentiments
Que j'eus pour vous dans tous les temps;
<108>L'encens, ce sont les vœux que j'offre
Au ciel pour prolonger vos ans;
Et le métal au fond du coffre
Est trop heureux, s'il sert à vos amusements.
107-a C'est de myrrhe et non de myrte qu'il est parlé dans l'Evangile selon saint Matthieu, chap. II, v. 11.