X. LETTRE D'UN SECRÉTAIRE DU COMTE KAUNITZ A UN SECRÉTAIRE DU COMTE COBENZL.
TRADUIT DE L'ALLEMAND.
Je suis bien fâché, mon cher ami, de l'erreur où vous êtes sur la conduite du comte Kaunitz dans les troubles présents; je l'attribue à l'éloignement où vous êtes de Vienne, aux fausses idées des personnes avec lesquelles vous vivez, et à d'anciens préjugés qui vous font illusion. Vous croyez donc que la diète de Ratisbonne agit avec trop de précipitation contre le roi de Prusse,a et vous voudriez, dites-vous, qu'elle n'eût pas publié ses citations et ses avocatoires? Vous pensez, de plus, que notre alliance avec la France ne forme point de lien solide, que c'est une union forcée, contraire aux intérêts réciproques, et que, surtout depuis la prise du Cap-Breton, nous devons tous craindre que le ministère de Versailles ne nous porte quelque coup fourré? Il faut que je vous désabuse sur tous ces points, et que
a Voyez t. XII, p. 90.