<167>ciers que dépend notre petit service, et dans un temps de guerre, si ce ne sont point des gens de confiance, nous serons mal dans nos affaires, car nos officiers ne peuvent point faire double service.
Le règlement que vous avez donné aux compagnies est excellent. Ce que je trouve à redire, si vous permettez que je vous dise mon sentiment, c'est qu'il est un peu trop vague. Vous dites bien que les soldats doivent bien porter les armes, bien marcher; mais vous n'enseignez pas la règle à l'officier, selon laquelle il doit corriger le fantassin. Je prends la liberté de vous envoyer un formulaire que j'ai donné l'année passée à chaque compagnie, et que j'ai renouvelé avec quelque augmentation cette année-ci. Il y a beaucoup de choses qui n'y sont point, comme les recrues, à cause que je les fais moi-même, et les souliers, à cause que les compagnies en ont déjà le modèle.
Voilà, mon cher Camas, en gros, ce que j'avais à répondre à votre lettre. Si vous ne vous payez pas de mes raisons, je vous prierai de me dire ce qui ne vous paraît pas suffisant. Je compte de voir mercredi madame de Camas à Berlin. Adieu, mon cher Camas; conservez-moi toujours votre précieuse amitié, et soyez sur que je suis avec une estime distinguée votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.
26. AU MÊME.
14 octobre 1738.
Mon cher Camas,
J'ai été fort sensible à votre souvenir. La lettre que vous m'avez écrite a été bien gueusée de mon côté; mais à cela ne tienne; d'un mauvais payeur il faut prendre ce que l'on peut. Je ne sais pas trop,