<246>V. M., qui sait, mieux que monarque au monde jamais ne le sut, s'acquérir les cœurs, s'offenserait-elle de la plénitude du mien, qui me force de la conjurer d'accepter ma maison comme un gîte sur cette route qu'elle va faire? La grandeur de la grâce que je lui demande ne m'étonne point. Je ne puis jamais assez demander à celui qui n'est né que pour rendre heureux tous ceux qui l'approchent.

Je suis avec la plus profonde soumission,



Sire,

de Votre Majesté
le très-soumis, très-respectueux, très-fidèle, très-humble et
très-obéissant serviteur.
de Schaumbourg-Lippe.

25. DU MÊME.

Aux eaux de Stadthagen, près de Hanovre, 16 août 1740.



Sire,

Votre Majesté m'ayant ordonné de me mettre à ses pieds sur sa route au pays de Clèves, je m'y étais disposé, et j'avais envoyé un gentilhomme à Saldern, par où l'on m'avait dit qu'elle passerait, pour m'informer des ordres plus précis de V. M. à cet égard, lorsque j'apprends de Minden qu'elle a pris le chemin de Baireuth. Je me vois par là dans l'incertitude pour quelle roule je me dois déterminer. J'attends les ordres de V. M., si je dois me rendre à Wésel, ou à tel autre endroit qu'elle me fera prescrire. Rien au monde ne peut égaler l'impatience que j'ai de lui rendre mes hommages de bouche, moi, qui n'ai rien de plus à cœur que de la convaincre jusqu'à la dernière mi-