<339> esprits, mis en mouvement, travaillent plus que leurs forces ordinaires ne le leur permettent.
Je m'en remets entièrement à vous touchant la souscription de la nouvelle édition des Batailles du prince Eugène.a Je suis sûr que vous me ferez avoir un bon exemplaire sans que j'aie besoin de m'en embarrasser davantage.
Si jamais je puis être le moteur de vos destinées, je vous garantis que je n'aurai d'autre soin que celui de vous rendre la vie aussi agréable qu'il me sera possible. Rendre quelqu'un heureux est une grande satisfaction; mais faire le bonheur d'une personne qui nous est chère, c'est le plus haut point où puisse atteindre la félicité humaine.
Je vous prie de coter les lettres que vous m'écrivez, afin que par là vous puissiez toujours voir à laquelle des vôtres la mienne se rapporte. Celle-ci, que je viens de recevoir, datée du 28, est no 1; je mets le même numéro au haut de la mienne, et ainsi de suite.
Puisse le ciel vous conduire en toute sûreté, afin que vous arriviez heureusement dans un endroit d'où il me tarde de vous voir revenir! Tous mes vœux tendent vers ce but, et je ne serai parfaitement content que quand je vous reverrai ici, à mes côtés, et que je pourrai vous donner des marques évidentes de la véritable estime avec laquelle je suis,
Mon cher Diaphane,
Votre très-fidèlement affectionné ami,
Frederic.
a Les mots Batailles du prince Eugène, ainsi que ceux de Vie du prince Eugène qui se trouvent aux pages 341, 343 et suivantes, désignent un emprunt que M. de Suhm s'était chargé de réaliser pour Frédéric.