<349>traire, l'oublier tout à fait pour quelques heures, en jouissant de ce plaisir.
J'ai enfin reçu réponse de mon libraire, qui paraît fort disposé à arranger la souscription de la Vie du prince Eugène; mais il me propose derechef certaines conditions relativement aux souscripteurs, quoique je me, sois déjà expliqué très-expressément à ce sujet, n'en voulant du tout point entendre parler. Ce sont là des inconvénients ordinaires quand on négocie à trois cents milles. Mais j'ai répondu, et me suis assez bien énoncé cette fois pour pouvoir espérer qu'il n'y aura plus de pareilles accroches.
Tous ces délais n'ont pas laissé de me causer du chagrin, et m'ont fait réfléchir que je pourrais peut-être encore mieux trouver mon affaire ici, où il y a une très-belle et très-bonne imprimerie. Car, outre que je serais à portée de diriger la chose, je n'aurais affaire qu'à un particulier qui est très en état de mener à bout cette entreprise, pourvu qu'il ait quelque certitude d'y trouver son compte, au lieu que, ailleurs, les imprimeurs sont obligés de se pourvoir de sûretés et de se faire autoriser. Cette idée, que j'ai bien ruminée et considérée de tous les côtés, m'a paru satisfaire à tout, et, pour peu que V. A. R. l'approuve, je me mettrai à la réaliser.
Je me flatte, monseigneur, que vous voudrez bien vous en remettre à moi, tant pour l'accord des conditions que pour l'arrangement des estampes et des vignettes, devant vous persuader, par la connaissance que vous avez de mon zèle, que je ne négligerai absolument rien pour que tout réussisse au mieux.
Si V. A. R., dans sa charmante et paisible retraite, est curieuse d'apprendre les nouvelles qui nous intéressent ici, je lui dirai que les puissances belligérantes ont nommé des plénipotentiaires qui vont commencer les négociations de la paix, qui se conclura, à ce qu'on espère, avant l'ouverture de la campagne.
Le nouveau kan l'a cependant déjà ouverte, de son côté, en entrant