<381>duira dans peu de nouveaux événements. Pour moi, qui n'en suis que spectateur (dont je rends grâce à Dieu), je vois tout ce qui se fait avec un regard stoïque, et sans m'inquiéter de quoi que ce soit.

Depuis quatre mois que je suis ici, je n'ai pas discontinué d'étudier. Je me fais un devoir de bien employer mon temps, et d'en tirer tout le fruit qu'il me sera possible. Pour vous communiquer quelques-uns de mes amusements, je hasarde de vous envoyer une odea dont le sujet ne m'a pas été de peu de secours. Encore un coup, mon cher Diaphane, excusez mes folies, et regardez cette ode avec quelque indulgence; ce n'est pas pour mendier votre approbation, mais pour vous rendre compte de mes amusements que je vous l'envoie.

Nous partons, la semaine qui vient, pour Berlin. J'y retrouverai mon feu de cheminée, mais je n'y retrouverai pas celui dont l'entretien charmait mon âme. Souvenez-vous, mon cher Diaphane, qu'il y a en Allemagne une petite contrée située dans une vallée assez riante et tout entourée de bois, où votre nom et votre souvenir ne périront point, tant que je l'habiterai. Souvenez-vous de votre ami, qui, dans quelque endroit du monde qu'il se trouve, et dans quelque situation que la suite des événements le place, ne cessera d'être avec toute l'estime et la reconnaissance imaginables,



Mon cher Diaphane,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.

La longueur de celte lettre pourra vous faire juger de mon loisir.

bSi je puis avoir quatorze mille écus au mois d'avril ou de mai, ils me suffiront avec beaucoup de satisfaction. J'en aurai toujours


a Ode. Apologie des bontés de Dieu. Voyez t. XIV, p. 111, no III, et p. 7-11.

b En chiffre.